En octobre 2015, je vais participer à la dixième édition de la Biennale d’art contemporaine de Florence. Cet évènement artistique a une grande importance symbolique pour moi, parce que je vais exposer trois tableaux figuratifs, qui veulent revendiquer l’importance et la puissance de l’art figurative dans le scénario de l’art contemporain d’aujourd’hui.
Comme les peintres de la Renaissance qui puisaient leurs inspiration pour parler de leur présent dans le passé(redécouverte de l’art et de la philosophie classique greco-romaine). Moi j’ai décidé de reprendre des iconographies de la Renaissance et des années 60 pour parler du monde contemporain.
Mon premier choix s’est dirigé vers la Naissance de Vénus de Sandro Botticelli. La Naissance de Vénus est un tableau majeur peint vers 1485 et conservé aux Offices de Florence. Il a été peint selon la technique de la tempera.
Cette œuvre est une allégorie : la Vénus mythologique, dans sa forme anadyomène. Le modèle de la Vénus, Simonetta Vespucci, était la femme de Marco Vespucci et la maîtresse de Julien de Médicis, et considérée comme la plus belle femme de son époque. Elle représente l’idéal de Beauté qui regarde vers le Passé.

J’ai conçu ma naissance de Vénus, avec la même iconographie et iconologie (je reprends la même composition et les mêmes éléments dans mon tableau) que celle de Sandro Botticelli, mais ma Vénus est tournée vers la droite et regarde confiante le Futur.
Comme icône de beauté j’ai choisi de peindre une femme avec des formes rondes, qui ne pourrait jamais être prise en considération dans un défile de mode actuel. Pour montrer que cette jeune femme est magnifique même si elle ne répond absolument pas aux modèles de beauté proposés par notre société.
J’ai choisi de la traduire en Noir et Blanc avec des Taches de couleur rouge pour faire un clin d’oeil au mouvement du Street Art, qui parle avec un langage immédiat des problèmes ou des situations qui nous touchent dans notre quotidien. Je pense que c’est très difficile de nos jours de savoir se détacher du modèle de beauté imposé par notre société et de s’apprécier tel qu’on est.
Pour finir je me suis amusée à peindre le coquillage de la Vénus, qui dans la représentation allégorique symbolise la vulve, sous forme de piscine en plastique rouge avec l’apparence d’un coeur, presque un jouet pour des enfants. Par cet objet je voudrais souligner l’importance de laisser entrer dans nos relations avec autrui un peu de tendresse, des jeux et un peu d’amour. En d’autre termes de redevenir naïfs comme des enfants dans nos relations avec l’autre.